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SLAB CITY

"THE LAST FREE PLACE IN THE US"

 

J'en aurais mis du temps, mais me voilà enfin à Slab City, aussi appelée « The last free place in the US Â». Je traverse une ville fantôme du nom de Niland, qui possède la seule épicerie qui alimente les Slabbishs en alcool, cigarettes et eau. S'en suis la « hot spring Â», qui sert éventuellement de douche pour la plupart des habitants.

Puis s’élève le « Mont Salvation Â», à la fois porte d'entrée de la ville et folie architecturale de l'artiste Léonard Knight. A partir de là, visiteurs et touristes en tout genre ont le choix de se contenter de cette Å“uvre ou de pénétrer dans les profondeurs de Slab.

Tenter de se faire une image de Slab sans y avoir pénétré reviendrait à s’égarer dans les clichés d'une communauté qui se voudrait unique. C'est pourquoi je décide de m'y infiltrer. Ici commence le défilé de westfalia, caravanes en tout genre et campements de fortune.

 

Loin d’être une communauté, Slab City est avant tout une ville dans laquelle naissent des groupes et des espaces collectifs tout en laissant place à l'espace privé de chacun. Chiens, pneus, canettes et palettes délimitent ces propriétés privées à ne pas pénétrer sans y avoir été invité. Il me faut donc trouver un spot pour la semaine , tout en faisant bien attention à ne pas empiéter sur le jardin du voisin... Je prends place non loin d'un de ces lieux qui rassemble les Slabbishs : l'Oasis Club.

Rapidement, les besoins vitaux me rattrapent : faire des réserves d'eau, amasser du bois pour le feu et construire des toilettes. A Slab, il n'y ni eau ni électricité. Panneaux solaires, trous à caca et astuces en tout genres participent au décor de la ville. L’immensité désertique de cette ville laisse à penser que peu de choses s'y passent et que peu de gens sortent de chez eux. Le temps de se laisser flâner dans l'ambiance de Slab démentira cette première impression.

 

Si tu cherchais un havre de paix où de grands barbus bronzés t'accueillent à bras ouverts et partagent avec toi les fruits de la communauté, alors fais demi-tour. Slab City ce n'est pas beau, Slab City ce n'est pas un havre de paix. Slab City c'est un lieux vivant qui, comme tout ce qui vit, présente de multiples facettes. La dureté du paysage et du visage des slabbishs n’empêche en rien les rassemblements festifs et solidaires qui donnent à l'ambiance de Slab un ton chaleureux. Ici, sont venus s’échouer vieux loubards fatigués de la société, jeunes errants à la recherche de leurs semblables, retraités venus se faire dorer la pilule « au calme Â», collectifs engagés, familles ou solitaires sans autre choix que de fuir la misère pour un lieux où l'argent n'est que peu de richesse. La quête commune qui réunit ces multiples facettes en un visage du slabbish c'est celle de l’indépendance. Avoir le moins possible de compte à rendre a l’État, récupérer et construire en partant de rien.

 

En arrivant tu auras de la peine à trouver ou t'installer car l’immensité du désert n'est pas à l'image de la place que tu peux t-auto attribuer. Montrer patte blanche tu dois, traîner de jour comme de nuit dans les infimes parties de Slab tu prendras plaisir, et richesse des âmes perdues mais encore bien présentes tu comprendras. Avant de repartir, prends garde. Les slabbish auront pris soin de te le signaler par une pancarte : « Beware, reality ahead Â».

 

 

 

 

 

 

 

L' atmosphère désertique et l'impression d'absence  font partie de la nature de  Slab City. "La récup" est une pratique courante  dans la constitution des campements.

Nulle loi n'arrête la foi. Ville légale ou illégale, à Slab les croyants peuvent pratiquer en toute légitimité.

L'Oasis club, café associatif géré par les habitants de Slab

Bienvenu chez les whites trashs, les punks ou les jeunes en errance. Appellez - les comme vous voulez. C'est ici, près d'un des deux anciens réservoirs, qu'ils ont élu résidence.

Des buttes de sable, de rares mottes d'herbe, le reste d'une caravane brulée, l'éternel représentation du christ et des barbelés délimitant la frontière avec l'immense base militaire de Chocolate mountain : l'etrangeté de Slab dans toute sa splendeur.

Les Pneus, bouteilles et autres objets en tout genre, créent le décor et les limitations des différentes "propriétés privées" de Slab City.

- PORTRAITS DE "SLABBISHS" -

Radio Mike

Dans cet environnement quelque peu destructuré, Mike  se démarque par son allure proprette et travaillée. Il se fait appeler "Radio Mike" car il est le créateur de l'unique radio pirate de Slab City. Il vit seul, entouré de ses trois caravanes mais semble ne jamais s'ennuyer.

De 9h à 21h la radio tourne pendant que lui ne manque pas d'imagination pour créer des installations toutes plus delurées les unes que les autres...

Pour ceux ayant choisi allemand 1ère langue au lycée, voici un lien de la traduction synthétisée de l'interview.senter 

Peter

 Blake (à gauche) et Peter dans son school bus, pendant l'interview

 

Tout le monde à Slab le connaît, il en est en quelque sorte le doyen. Son accent marqué nous indique qu'il est d'origine allemande. Il est arrivé parmi les premiers sur les lieux il y a 25 ans, Peter connut d'abord l'idylle du nom de « Oh my god Â» avant de migrer à Slab aux côtés des « white trashs »... Plus d'explications dans l'interview...

Pour ceux ayant choisi chinois 1ère langue au lycée,

voici un lien de la traduction      synthétisée de l'interview.senter 

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PUNTA BAJA

LA PÊCHE A LA LANGOUSTE

 

A Punta Barra, il faut vraiment vouloir y aller ! Il faut être pêcheur ou curieux et courageux touriste. En tout cas, il faut être équipé d'un bon 4x4. A moins d être borné et de courir après un coucher de soleil en ayant peu de notion des distances...

 

"Donde es la playa" est la question qui m'a mené à Punta Baja. 10 km ? Pas loin ! Mais le temps de comprendre que l'asphalte ne fera plus surface et le soleil s'etait fait la malle. Je ne me décourage pas pour autant. Ces 10 km sur une petite route de terre en ferait fuir plus d'un. C'est pourquoi je me dit qu'elle ne peut que mener a un petit havre de paix...ou un village de pecheur ! Ca n'a pas raté. Arrivé de nuit, je distingue au loin le phare, l'odeur puis le bruit de la mer et enfin apparaissent les petits bateaux de pêche qui attendent sagement l'aube pour partir en mer. Apres une rapide discussion au coin du feu avec le gardien du port j'apprends qu'ici, c'est la langouste que l'on pêche.

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ENTRE DEUX PULQUE

A LA CHUKIRRIKI

 

Comment connaître le Mexique sans goûter au Pulque (prononcez « pulqué Â») ? Et comment connaître Guadalajara sans passer par la Pulqueria d'un certain monsieur que nous appelleront Iguasu (et je dit bien passer car on a vite fait de ne plus vouloir en quitter les lieux). Vous vous demandez ce que peut bien être une pulqueria ? Un endroit où on y boit du pulque pardi !

 

 

 

 Et ne vous avisez pas de commander une bière car dans une pulqueria il n'y a QUE du pulque. Évidemment, vous vous demandez ce qu'est le pulque. Qui de mieux placé qu'Iguasu pour nous l'expliquer ? Entre deux clients, j'en profites pour glisser quelques questions car par chance, notre ami Iguasu maîtrise très bien le français ! (bien qu'il tente de nous faire croire le contraire...). Imaginez un lieux, que dis-je, une bulle, où tout n'est fait que de bois, un fond musical des plus varié mais toujours aussi caliente, accompagné de l'éternel son du mixeur et un barman près a vous abreuver qui, dans un français agrémenté d'un accent « suave Â», vous raconte le pulque :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Corto : "Bon alors, c'est quoi le pulque ?

 

Iguasu : Alors déjà je voudrais dire un truc, c'est que je ne parle pas bien français (rires). Bref, on s'en fous ! Alors le pulque est une boisson qui vient du cactus "muleje". Elle existe depuis 1500 ans, elle faisait partie des boissons traditionnelles indiennes. En fait c'est une des plus vieilles boissons du Mexique. On l'appelle aussi la boisson des dieux aztèques. Elle provient de l'« agua miel Â» qui contient beaucoup de vitamines et d’enzymes et possède de bonnes vertus pour les reins ! Les femmes l'utilisaient aussi comme lait pour nourrissons.

 

Corto : Mais ce cactus on le trouve où ?

 

Iguasu : On le trouve dans la vallée de Mexico et dans les états de Jalisco et de Puebla. On le récolte en raclant le cactus à l’intérieur et on obtient l'agua miel. On le fait ensuite fermenter pendant environ 4h.

 

Corto : Et combien y a-t-il de degrés d'alcool dedans ?

 

 

 

Portrait D'Iguasu

Iguasu : 2 a 5 %. On peut le faire fermenter plus mais ça devient trop fort et mauvais en goût. Une légende raconte que, à l’époque des indiens, si un individus buvait trop de pulque il pouvait être punit par le roi. La première fois on lui demandait d'en boire moins, la deuxième on le privait de pulque et la troisième on lui brûlait sa maison.

 

Corto : Alors comment on le boit ce pulque ?

 

Iguasu : Tu peut le boire pur ou mélangé. Tu peux le mélanger avec toute sorte de fruits mais aussi avec des plantes.

 

Corto : Et toi tu le bois comment ?

 

Iguasu : Avec de la coriandre, de la menthe ou du persil mais surtout bien frais !

 

Corto : Depuis combien de temps as-tu ouvert ta pulqueria ?

 

Iguasu : Depuis 1 an et je vais peut être en ouvrir une autre. Il n'y en a que 3 a Guadalajara et assez peu au Mexique, alors quand tu en ouvres une ça marche. Je ne sais pas encore si je vais ouvrir la prochaine au bord de la plage ou ici.

 

Corto : Tu veux ajouter quelque chose sur le pulque ?

 

Iguasu : Que c'est la meilleure boisson alcoolisée parce que c' est naturel !"

 

La Pulqueria CHUKIRRIKI

Corto ( à gauche) et Iguasu

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LE POLLO CON MOLE

CHEZ LA ABUELA

 

Plat typique du Mexique, le pollo con molle se fait dans tout le pays, arrangé à la sauce de chaque région. Traduction pour les nuls : pollo signifie poulet et mole est le nom de cette fameuse sauce sucrée au chocolat et aux mille piments. Dans la région de Veracruz, on fait le "pollo con molle negro". Pour découvrir cette spécialité on peut en trouver dans la plupart des restaurants, on peut en acheter en bocal dans une tienda (amis nuls, "tienda" signifie magasin), mais pour les plus audacieux, on peut aussi s'incruster dans la ferme d'une abuela (grand-mère...), et faire, avec elle, le pollo con molle.

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Ingrédients pour 15 personnes :

 

400g de Chile Mulato

250g de Chile Pasilla

250g de Chile Ancho

200g Cacahuètes

100g de biscuits secs

50g de raisins secs

50g de pruneaux

180g de chocolat

250 de Panela

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

100g de graines de sésame

30g d'Anis

30g d'amandes

1 bâton de cannelle

2 bananes plantains

2 gousses d 'ail

1 oignon

 

 

 

 

Préparation de la sauce « Mole Â» (prévoir une demi-journée et à faire la veille de préférence) :

 

Dégrainer les piments et dénoyoter les pruneaux.

Torréfier séparément l'anis, les cacahuètes, la cannelle et les amandes.

Faire sécher les piments au four ou à la poêle.

Faire bouillir les raisins secs et les pruneaux puis laisser mijoter à feu doux pendant 5 mn.

Faire revenir à la poêle l'ail et l'oignon en rondelles sans ajouter de graisse.

Faire fondre les bananes au four.

Moudre les piments afin d'obtenir une poudre puis les mettre de côté.

Faire de même avec tous les autres ingrédients dans un même plat.

Mélanger le tout puis ajouter de l'eau au fur et à mesure afin d obtenir une pâte mousseuse et homogène appelée la « Specia Â».

Ajouter de l'eau à hauteur des piments en poudre, puis y incorporer la Specia.

Dans un récipient faire fondre à feu doux de la graisse animal ( Saint-doux ou autre) puis y ajouter le chocolat et la panela jusqu'à obtention d'un caramel.

Incorporer la specia dans la préparation puis ajouter, tout en remuant, un peu d'eau et une tasse de sucre au fur et à mesure.

Faire mijoter pendant 1h en remuant constamment.

 

 

 

Préparation du poulet (ou dinde) :

 

Avant tout, préparez une grande marmite d'eau bouillante.

Enfilez vos fins escarpins et trouvez la plus grasse des poule dans la basse-cour la plus proche.

Attrapez-la par les pattes et tenez la bien fermement la tête en bas.

Tordez lui rapidement le cou afin d’abréger ses souffrances.

Laisser l'animal reposer en paix, la tête en bas, une vingtaine de minutes (le temps d'un café)

Plongez-la entièrement dans l'eau bouillante, en la tenant par les pattes, pendant quelques secondes.

Plumez la poule à votre convenance puis grillez lui les poils restants.

Lavez-la à l'eau claire puis faites la cuire comme bon vous semble.

 

Mettez le Molle a réchauffer le temps que la poule cuise et dégustez ce « fin Â» plat avec du riz et des tortillas à la farine de mais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PENDANT CE TEMPS LÀ 

A VERACRUZ...

 

Depuis Guadalajara les sons du Jarocho m'intriguent et le Jarana ( prononcez « ralana Â») m'obsède.

 

Je me retrouve ainsi à Tlacotalpan, dans l' Etat de Veracruz, en plein festival traditionnel. C'est dans le « taller Â» ( pour les nuls, atelier) du « señor Edson Roca Â» que mon initiation au Jarana débutera.

Luthier depuis maintenant plus de 9 ans, il consacre son temps à la fabrication et à la pratique de cet instrument.

 

Edson lors de la première découpe.

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Cousin du ukulélé et neveu de la guitare classique, le Jarana est traditionnellement fabriqué dans une pièce de cèdre rouge dans laquelle sont ajoutés les cordes en nylon ( les fils de pêche faisant également l'affaire...).

Il est pour la plupart du temps accompagné de la Leona ( basse) , le Requinto ( Guitare à 4 cordes), la harpe, le Marimbol, ainsi que le Panderos et la Quijadas (mâchoire d âne ou de cheval) pour les percussions.

 

C'est pendant ces 3 jours de festival, que je le verrais à l'ouvrage sur fond de rythmes ternaires, de chants et du zapateado ( Claquette exercée par les femmes, dans le but d’accentuer le rythme).

 

Notre cher Edison vous en dira plus dans l' interview...

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